Hier soir, j'avais tenté de mettre une pause. Eh bien, c'est raté ! La deuxième heure a sonné au Cadran d’Olibrius et a déclenché toute une dialectique nocturne de près de 50 minutes. Vers 3h du matin, j'ai dû constater que, tout d'abord, j'avais légèrement refoulé de ma pleine conscience tout le temps de mon appartenance à l’AMORC qui avait précédé mon entrée en Martinisme. Puis, il y avait le temps du Collège du Temple de l’Homme, devenu École de l’Homme et de la Nature suite à la crise du Temple Solaire, qui avait amené différents groupes initiatiques à revoir leurs positions et présentations. C'est clair que, lorsqu'on chemine dans ce type de voie, le sectarisme n’est jamais bien loin. Je présume qu'à ma lecture, vous vous êtes, je l'espère, rendu compte que cela ne fait pas partie de mes plans.
Pour l’AMORC, ce fut donc un temps de transition où je n’ai jamais franchi le seuil de l’initiation. J'ai effectué des exercices de ce qu’ils appelaient alors les monographies. J'ai même participé à des activités, un rituel ouvert aux adhérents à Paris, une activité des universités Rose-Croix à l’Auditorium Van Helmont à Bruxelles. Tout ce milieu baignait, et semble toujours baigner, dans l’alchimie. Les locaux de Paris sont situés au 199 de la rue Saint-Martin, à un jet de pierre philosophale du 49 de la rue de Montmorency où l’on situe la maison de Nicolas Flamel. À un souffle d'Esprit de la, se trouve l’Église Saint-Nicolas-des-Champs, au 254 de la Rue Saint-Martin. Un beau retour de Flamel ! Ah, cet ésotérisme diffus, comme le dit ChatGPT ! Ce qui est remarquable, c’est que ce groupe organise ce qu’ils appellent des universités, dont une est consacrée à la musique. Mais tout cela n'est sans doute que pure coïncidence !
Toutes ces données, je les avais refoulées dans mon inconscient. Et voilà, elles ressurgissent !
Est-ce que cette construction du Martinisme Inconnu repasse par là ou va-t-elle aller fureter ailleurs ? Ou me réapparaît-elle pour renforcer la cohérence de ma démarche ?
Toutes ces expériences me font penser au stage de "gardien du seuil" animé par Cyvard. Il y a des évidences qui ne se révèlent pour soi que bien après, alors qu'elles sont déjà là depuis le départ. Rappelez-vous, je vous ai parlé d'un exercice du Sanctum Céleste au tout début du récit. J'aurais donc pu m'en souvenir et faire le lien avec la musique. Mais rien.
Le mot “sacré” a aussi refait surface. Quelle idée de feuilleter l'ABC de Psychologie Jungienne de Carole Sédillot avant de s’endormir ! Pierre Coret, dans la préface, souligne qu'il y a urgence (nous sommes en 2003) pour que les humains reviennent à l’essentiel de ce qui les constitue, c'est-à-dire qu'ils sont dépositaires d'une dimension sacrée qu'on appelle l’âme (page 10).
Le mot Dieu est revenu à la charge, ainsi que le divin et le religieux, même si je ne pense pas que la représentation de Jung soit celle communément acceptée par les croyants. Elle lui est propre, mais elle existe. Dès qu'on touche aux mots "Dieu" ou "divin", les choses s'embrouillent, suscitent autant de projections, tout un cinéma de la tragicomédie humaine, sans doute parce que cette notion nous est fondamentalement inaccessible. Je commence à comprendre pourquoi, dans la tradition juive, on ne veut pas citer le nom de Dieu, lui attribuant un nom qui n'en est pas. Il est, tout simplement ineffable.
Si cette entité existe, elle est bien inaccessible. Alors, je laisse Jung avec ses représentations, le monde judaïque avec les siennes, et moi avec les miennes. Il y a une dimension sacrée dans l’Univers. J'avance avec ce seul viatique, et cela me convient.
Une impasse, un impair, un manque de discernement... Soumettez ces termes introductifs à la machine de recherche Google, et vous serez renvoyé au monde des jeux de casino. Ces termes, élégamment gravés sur les tables de roulette, évoquent indubitablement le jeu de hasard. Mais quel est le rapport avec ce que j'évoque dans ces lignes, sans mentionner les prémisses?
Sur mon site, "Tornacum Philosophorum", j'ai été confronté à un obstacle insurmontable : la rue du Cygne. Pendant une semaine interminable, cette énigme m'a assailli, me laissant dans un état de perplexité face au choix entre le Cygne et le signe. Ici, mon défi était d'une tout autre nature, intimement lié à mon propre vécu.
Cependant, à la manière d'un puzzle, les pièces ont commencé à s'emboîter, révélant une image plus claire. Ce Cygne, dans sa ruse, m'avait joué une "tour" dans cette partie d'échecs complexe. Un impair m'avait guidé dans cette impasse; il y avait un manque flagrant.
Certes, je parle ici d'alchimie, mais quel en est le véritable sens? Dans notre belle langue, le terme "sens" a plusieurs acceptions: une direction à suivre et une signification à déchiffrer.
Le "cygne" ou le "signe" sont des mots à multiples interprétations. Pourtant, notre Cygne, cet oiseau majestueux, a choisi de flotter sur l'eau plutôt que de prendre son envol.
En revenant au signe, il peut indiquer une direction ou un signification cachée. C'est là une question de perception.
Mon estimé professeur, M. Poupart, avait une maxime favorite : "un texte est une auberge espagnole, chacun y trouve ce qu'il y apporte". La même philosophie s'applique à une ville, à une vie. Parfois, le hasard établi, plutôt que la providence hypothétique, dépose des signes sur notre chemin.
Il est vrai qu'une part de notre destin est façonnée par notre volonté, mais une grande partie est due au hasard. Les existentialistes le proclament haut et fort: à nous de donner un sens à notre vie. Comme le philosophe Sartre l'affirme, c'est notre responsabilité, notre liberté inaliénable.
Après ces détours philosophiques, concentrons-nous sur le chemin de l’individuation, que ce soit le mien ou le vôtre. Il n'y a pas de boussole prédéfinie. Vos pas, vos choix, vos contraintes, et vos divagations dessinent la route. C'est un jeu de tarot où l’on est à la fois joueur et oracle.
Il est crucial, à un moment donné, de prendre une décision. L'indécision ne peut être une compagne perpétuelle. Il est temps de prendre les devants. Alors, marchons ensemble!
Même si je tente de détourner mon attention, malgré tous mes efforts pour me concentrer sur d'autres choses – peut-être cette démarche scripturale en est-elle une –, il y a toujours cette réalité qui me hante : cet examen médical, cette IRM dont j'attends les résultats. Vais-je recevoir un diagnostic favorable ou non ? Ensuite, il y a cette thrombose hémorroïdaire qui nécessite une intervention mineure, cette cheville endommagée dont je n'ai même pas cherché à connaître les résultats de l'IRM. J'ai l'impression que mon corps m'envoie un signal, comme un avant-goût d'un départ imminent, me rapprochant de mon cher chien disparu.
Depuis mon intervention cardiaque, je ressens, à tort ou à raison, que la maladie me guette, que mon heure approche. Je tente de gagner du temps, de sauvegarder ce qui peut encore l'être avant ma disparition. Je souhaite accomplir ce que je peux avant qu'il ne soit trop tard. Cependant, malgré toutes ces bonnes intentions, les réalités du monde retombent sur moi, m'empêchant de réaliser mes désirs. J'aurais aimé partir en vacances cet été, mais je n'en avais pas les moyens ou je n'en ai pas trouvé le courage. Je souhaiterais continuer à écrire, mais d'autres obligations professionnelles me retiennent. Mon ex-femme déménage bientôt et je dois gérer l'arrivée de meubles, causant une certaine pagaille dans la maison. Et une fois qu'elle aura déménagé, qui sera là pour m'apporter de l'aide en cas de besoin ? C'est surtout pour ma cadette que je m'inquiète, bien que l'aînée puisse encore avoir besoin de moi. Je crains qu'à la fin, elle soit la seule à rester à mes côtés en cas de problème.
La vie s'avère être un enchaînement d'épreuves entrecoupées de moments de répit. Et pendant que je traverse cette épreuve de plus, j'essaie de faire face à cette question qui tourmente mon esprit, cherchant à trouver une solution, à progresser sur le sujet avant qu'il ne soit trop tard.
Ce rappel de l'imminence possible de la mort m'a conduit à envisager certaines initiatives. Pourtant, je me heurte à un obstacle majeur : mes serments. Je possède des monographies spécifiques et des rituels martinistes, mais j'ai pris l'engagement de ne pas les divulguer, sauf à des initiés. Me voici donc face à une impasse.
Après mûre réflexion et avoir envisagé la question sous tous ses angles, la seule voie qui se dessine semble porter le nom d'Aion. Il est intriguant de constater que ce nom et nomen correspondent à un titre d'ouvrage de Carl Gustav Jung. Serait-ce là une synchronicité ?
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